Le mythique groupe cubain baptisé comme Los Van Van, avec son énergie cubaine ; son format inusuel où les trombones, les flûtes et les cordes sont mêlés avec des instruments traditionnels ; et les originaux arrangements qu’ils offrent depuis sa création, a captivé le public d’Amérique Latine, des États-Unis, des Caraïbes, de l’Europe et de l’Asie pendant ces 50 ans de vie artistique.
Fondé le 4 décembre 1969 par le célèbre musicien, compositeur et directeur Juan Formell (La Havane, 1942-2014), Prix National de Musique (2003), Los Van Van a constitué un camp de vitale expérimentation et créativité pour cet ARTISTE, dont la trajectoire l’a emmené à faire des incursions depuis le début comme contrebassiste de l’Orchestre de l’Institut Cubain de Radio et Télévision et en divers groupes de son et de jazz. Son travail dans l’Orchestre Revé a été un instant de splendeur dans sa vie artistique dans la recherche de son esprit rénovateur. Chez Los Van Van, il a « sculpté » en musique, un style différent quand il a incorporé le piano électrique, la basse, les violons, la guitare électrique, en plus du travail vocal qu’il a substitué par des voix propres des quatuors parmi d’autres aspects. Ceci a consolidé un rythme différent et contagieux qui a marqué de nouveaux chemins dans notre musique populaire et a créé des timbres harmonieux et mélodiques différents de sa sonorité.
L’histoire de cet éminent groupe est marquée par l’empreinte laissée par de grandes personnalités de la musique cubaine au cours du temps. Il a été comme une École d’étoiles parmi lesquelles peuvent être mentionnés José Luis Quintana (Changuito), Raúl Cárdenas (El Yulo), César Pedroso (Pupi), José Luis Cortés (El Tosco), Fernando Leyva, Jesús Linares, Orlando Canto, Miguel Ángel Rasalps (El Lele); les chanteurs Pedrito Calvo, Lázaro Morúa, Ángel Bonne, Mayito Rivera, Yeni Valdés ; le pianiste de jazz Cucurucho Valdés et beaucoup d’autres… Ils ont tous fait partie de ce triomphe.
Un jour, quand Formell réfléchissait à la manière dont il choisissait les thèmes pour créer, il a expliqué que pour lui, la première chose était l’histoire qu’il allait raconter et qu’il a toujours prise de quelque part, car « je ne me suis jamais détaché de la vie du peuple, car j’aime la vie en commun avec les gens, faire une file d’attente, écouter des conversations, etc. La queue pour acheter du pain est idéale pour cela : là, tu entends chaque drôle d’histoire… ! Ce qui se passe c’est que le Cubain a la vertu de résumer parfois une information importante dans une seule phrase. Et à partir d’une phrase des fois je construis une histoire. Toutefois, après avoir cette histoire, il vient quelque chose de décisif pour moi : le montuno. Je pense que la qualité du refrain est ce qui décide le destin d’une chanson dansable. Donc, je commence à l’envers, je cherche d’abord un montuno qui touche le danseur. Et de la même façon qu’il existe la vocation, le destin, le hasard de la vie, il y a aussi une chose mystérieuse qui s’appelle inspiration, qui descend un jour, je ne sais pas très bien d’où elle vient, et tu commences à créer la chanson ».
Concernant la discographie, ils ont de nombreux triomphes : Juan Formell y Los Van Van (1974), El Baile del Buey Cansao (1982), Anda, Ven y Muévete (1984), La Habana Sí (1985), Eso Que Anda (1986), Nosotros Los Del Caribe (1987), Songo (1988) qui fraye le chemin à une nouvelle étape. Azúcar (1992), Te Pone La Cabeza Mala (1997), Llegó… Van Van (Van Van Is Here) (1999), En El Malecón De La Habana (2002), Vive (2004), Chapeando (2004), Arrasando (2009), La Maquinaria, (2011), La Fantasía (2014), El Legado (2018)… Leur musique est faite pour être dansée, même si elle admet d’être écoutée avec le même plaisir qui peut éprouver le danseur, car elle n’a rien de monotone ou vulgaire même si Formell utilise la malice, l’ironie, le populaire dans ses œuvres pour créer une espèce de chronique de notre réalité. D’ici que ces paroles rendent une circonstance sociale, où les thématiques abordent l’aspect sympathique et gai de la vie quotidienne cubaine.
L¡orchestre a reçu de nombreux prix : le Prix Grammy (2000), dans la catégorie salsa, avec le disque Llegó Van Van (Van Van is here) ; La Foire Womex, l’une des plus renommées dans le monde de la musique internationale, a reconnu Juan Formell y los Van Van comme les lauréats du Prix à l’Artiste en 2013, tandis qu’en 2017 ils ont été nommés au Prix Grammy avec le disque La fantasía : homenaje a Juan Formell, dans la catégorie de meilleur disque tropical. Ce n’est pas par hasard, la musique afro caribéenne dans toute son expression qui émane des musiciens de los Van Van. Ils ne donnent aucun répit… Ils sont infatigables et ont l’étrange vertu de connaitre les limites. Tout le temps ils gardent le pouls chaud… Son fils Samuel Formell dirige l’orchestre actuellement.