José Manuel Fors: El olfato en la mirada…

José Manuel Fors : Du Flair dans le Regard…

Dernière modification: février 10, 2023

Actuellement, la photographie est abordée sous différents angles. José Manuel Fors (La Havane, 1956) n’est pas un photographe dans le sens traditionnel du terme. Il reconstruit l’image à partir de documents captés, et manipule l’expérience perceptive qui atteint un point à mi-chemin entre abstraction et figuration. À la fin, il en ressort une vision photographique de la peinture très intéressante, qui joue avec le temps et la mémoire de l’homme.

Diplômé en peinture à l’Académie de San Alejandro en 1976 et à l’Institut de Muséologie de La Havane en 1986, un jour il a arrêté d’organiser la technique photographique et a commencé à « la construire ». Il y superpose de divers éléments : des objets des scènes familiales, tout uni très étroitement à la nature. Seules, ses images peuvent ne rien dire. Pourtant, la communication est établie quand il en rassemble plusieurs dans une mosaïque (collage), à la manière d’un tableau où il saisit des détails subtils de la mémoire oubliée du temps (la base de son travail) traduite en l’érosion sur les choses et la nature environnante.
José Manuel Fors (Prix National d’Arts Plastiques, 2016) rassemble dans ses installations des morceaux de photos, des archives de sa famille et des objets de tout genre, parce que, même s’il est connu comme photographe, il travaille beaucoup avec le volume. Son travail artistique se présente comme collage ou assemblage d’objets et d’images qu’au début il composait en tant que dessin pour la photographie. À présent, ses créations inversent ce postulat et il « modèle » des installations et des œuvres en tant que photographies…

L’œuvre de cet artiste transpire une forte charge conceptualiste. Pour le placer au panorama de la photographie cubaine il faudrait reprendre les mots de l’investigateur José Antonio Navarrete, qui l’a défini dès 1993 comme une rara avis dans son conglomérat. « Je me suis formé comme peintre et sur cela s’appuie ma façon de travailler le milieu photographique. J’appartiens à la génération des années 80, une période où les artistes ont assimilé la photographie comme un moyen et qui a été fondamental pour tout ce qui se passe actuellement dans cette manifestation de l’art.

Quand Fors fait référence à la façon d’envisager actuellement les dimensions artistiques ou publicitaires de la photographie, il commente que l’on vit dans un monde d’images et celles-ci sont le principal moyen de communication. « L’appareil-photo joue un rôle principal dans cet univers, même pour la création artistique ». Et il faut ajouter que conjointement avec le thème de la mémoire, la fragmentation et les accumulations de tout genre sont la base d’où son travail créatif se nourrit. Beaucoup de ses pièces s’inspirent aussi de la littérature, spécifiquement des auteurs cubains célèbres comme Dulce María Loynaz et Eliseo Diego. Beaucoup de leurs vers sont transformés en titres qui apportent à l’originalité des propositions conceptuelles de l’artiste. C’est, sans aucun doute, un créateur en constante exploration des limites spatiales.

Parmi d’autres importantes distinctions, il a obtenu la médaille d’or au 49th International Photographic Salon of Japan (Tokyo, Japon, 1988)

Toni Piñera
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Toni Piñera (La Havane, 1953) – Journaliste plus de 30 ans au journal Granma, critique d’art et danse, professeur à l’Académie Nationale des Beaux Arts San Alejandro, commissaire d’expositions d’art cubain (ancien directeur de la galerie La Acacia, La Havane), poète.

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