¿NAPOLEÓN en La Habana?

NAPOLÉON à La Havane?

Dernière modification: janvier 31, 2023

L’histoire de Napoléon Bonaparte et celle de l’armée française se confondent en une seule. Suivre la trace de l’apogée de sa vie, c’est le voir diriger les campagnes militaires et participer à la naissance de la Grande Armée. Celle-ci s’est développée démesurément : à Austerlitz Napoléon comptait avec 72 mille soldats ; à Wagram il a réuni 180 mille ; et en 1808, le total d’effectifs des armées de Napoléon en Allemagne, en Espagne et en Italie était plus de 520 mille soldats. Et si l’on compte les éléments des dépôts, et des places, le nombre d’hommes mobilisés monte à 700 mille…

Pour ceux qui souhaitent étudier l’étape napoléonienne, les armes sont d’une grande importance. La collection d’équipement militaire du Musée Napoléonien de La Havane s’avère l’une des plus complètes et riches de l’importante institution grâce à sa diversité de pièces et à l’histoire qui reflète.

À des milliers de kilomètres de distance du Vieux Continent, le musée est spécialisé en art empire et considéré l’un des cinq les plus importants du monde. Le building, situé à l’angle des rues San Miguel et Ronda, à un côté de l’Université, est une construction des années 20 du XXème siècle, dont le style architectural imite un palais de la Renaissance Florentine du XVIème siècle. Il a été baptisé comme Dolce Dimora par son propriétaire Orestes Ferrara, un politicien fortuné italien-cubain.

Inauguré le 1er décembre 1961, le Musée abrite 7400 pièces entre peintures, meubles, habits, gravures, objets historiques, livres de grande valeur, armement et équipement militaire appartenant à Napoléon Bonaparte ou en rapport avec son époque et contexte historique. Parmi les périodes de l’Empire Napoléonien représentées par les objets personnels exposés dans le musée, nous trouvons: le règne des Bourbons, la Révolution Française, l’ascension de Bonaparte au pouvoir, le Consulat et l’Empire, le moment des batailles principales, le retour de l’Île d’Elbe et la bataille Waterloo.

Au Musée Napoléonien, les galeries occupent les quatre étages de l’immeuble et les objets proviennent principalement de la collection du propriétaire terrien cubain Julio Lobo Olavarría. Il y a aussi des œuvres données à l’institution ou par elle, ainsi que d’autres récupérées par l’État. L’importante collection est exposée dans les différentes salles du musée. Parmi celles-ci, la salle d’Armes montre une partie du petit « arsenal » qui possède cet établissement. Là-bas, le visiteur peut se faire une idée de la chronologie de l’époque napoléonienne et de la stratégie de l’armement de cette étape. Le musée n’exhibe pas seulement d’armes appartenant à l’armée française, mais aussi celles de plusieurs territoires envahis. Par exemple, les vitrines dédiées à la campagne de la Russie (1812) sont de grand intérêt, plusieurs objets personnels sont montrés ici, des costumes, des armes. Parmi les pièces de grande valeur, se trouvent une peinture à l’huile d’Édouard Detaille, Bonaparte en Egypte ; un échantillon varié de fusils, de pistolets à étincelles, de sabres, d’épées, de canons de 70kg du Premier et du Second Empire, utilisés aux écoles d’artillerie. Tout cela reflète l’essor et le pouvoir de l’armée napoléonienne.

La vaste collection inclut des œuvres d’une haute valeur. C’est le cas de La préparation du sacre de Jéhan Georges Vibert ; Napoléon au camp de Boulogne de Jean Baptiste Regnault ; Napoléon à l’Île d’Elbe en 1814, huile réalisée par le peintre Robert Lefèvre sur demande de la comtesse Maria Walewska, qui était connue comme « l’épouse » polonaise de Napoléon ; Versailles de Françoise Flameng ; parmi d’autres. Concernant les meubles, il y a beaucoup d’exemples de pièces construites par les meilleurs ébénistes et orfèvres de l’époque, dont on peut citer Claude Odiot, l’un des préférés de l’impératrice Joséphine ; Pierre Philippe Thomire, parmi beaucoup d’autres. Dans d’autres espaces de la belle construction de style de la Renaissance sont exhibés des gravures, des objets du siècle XVIII appartenant à des personnages et des instants de la Révolution Bourgeoise de la France. Un trésor de l’Histoire et de la Culture françaises au cœur de La Havane.

Toni Piñera
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Toni Piñera (La Havane, 1953) – Journaliste plus de 30 ans au journal Granma, critique d’art et danse, professeur à l’Académie Nationale des Beaux Arts San Alejandro, commissaire d’expositions d’art cubain (ancien directeur de la galerie La Acacia, La Havane), poète.

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